La vente aux enchères permet d’acquérir des œuvres d’art et des objets de valeurs à des prix avantageux. Si c’est votre première participation, il est possible que vous vous interrogiez sur le déroulement de la vente. Voici donc le mode d’emploi pour réussir cette expérience en toute sérénité.
Choisir le cabinet de ventes aux enchères
Les ventes sont organisées par des cabinets spécialisés. Il est vivement conseillé de vous renseigner sur les domaines de compétences du cabinet d’expertise et de vente. Vous saurez ainsi s’il peut proposer vos biens sur le marché dans les meilleures conditions et/ou si vous avez l’opportunité de trouver le type d’objets qui vous intéressent. En effet, vendeurs et acheteurs doivent sélectionner méthodiquement le cabinet en tenant compte de leurs attentes.
Les cabinets disposant d’un site web sont toujours plus avantageux. Vous pouvez consulter l’historique des ventes, en connaître plus sur les membres de l’équipes, comprendre les conditions liées aux expéditions des achats et ainsi de suite. Si vous avez des doutes, l’idéal reste d’entrer en contact direct avec le cabinet. Votre interlocuteur vous renseignera sur les formalités courantes et peut vous accompagner dans la préparation de votre participation en tant que vendeur ou à titre d’acheteur potentiel.
En parallèle, vous avez la possibilité de vous faire une idée sur la réputation des cabinets en vous rendant sur les réseaux sociaux. Les avis des participants ultérieurs sont toujours intéressants. Sinon, n’hésitez pas vous faire conseiller par des proches ayant déjà pris part à une vente aux enchères.
L’essentiel est de choisir un cabinet qui vous inspire confiance.
Faire estimer l’objet
Les objets destinés aux enchères privées ou publiques ne peuvent être mis en vente sans une estimation. Il s’agit de faire expertiser chaque bien pour en définir le prix de vente idéal sur la base de différents critères. Les experts analysent le pays d’origine, le style artistique, l’âge, l’état de conservation et bien d’autre critères encore pour obtenir une fourchette estimative.
L’estimation est complexe car elle dépend aussi du marché. Les biens les plus recherchés peuvent facilement être cotés à la hausse alors que les objets qui intéressent peu sont assortis d’un prix de vente estimatif plus bas.
Selon le cas, l’estimation peut se faire par rapport à une photo de l’objet à vendre aux enchères. Cependant, une visite à domicile ou le dépôt du bien auprès d’un cabinet spécialisé reste le moyen le plus efficace pour obtenir un résultat de qualité.
Il existe plusieurs types de cabinets d’expertise, la différence résidant dans leurs domaines de spécialisation. C’est de cette manière qu’il est possible d’estimer le prix en fonction de la particularité de chaque objet. Certains sont plus spécialisés dans l’expertise des arts asiatiques comme Kubera par exemple. D’autres cabinets font valoir leur expertise dans le domaine des sculptures et plus encore. Une fois la fourchette définie, l’estimation basse correspond généralement au prix de réserve. Il s’agit du montant minimal de vente, en-dessous duquel l’objet ne sera pas vendu.
Si vous êtes vendeur, n’oubliez pas de demander le rapport d’expertise dans l’éventualité où le cabinet en charge du diagnostic ne vous le remet pas automatiquement. Ce document vous permettra de revendre l’objet ultérieurement s’il ne trouve pas preneur à la vente qui vous intéresse initialement. D’ailleurs, même les acheteurs potentiels peuvent demander une copie du certificat d’authenticité (par e-mail par exemple) ou d’un autre document qui pourrait justifier un prix estimatif donné.
Exposer l’objet
Les objets d’art et autres biens destinés à une vente aux enchères ne sont pas visibles le jour J. Du moins, il n’est pas possible de les regarder de près durant la séance de vente. Une exposition est donc organisée en amont pour que les acheteurs potentiels puissent librement admirer les lots. Le lieu de l’exposition est toujours communiqué en même temps que les dates et horaires auxquels les biens peuvent être observés. Des descriptions détaillées sont alors affichées au même titre que les fourchettes de prix estimatives. Au besoin, n’hésitez pas à poser des questions pour en savoir plus sur les objets qui vous intéressent.
Par ailleurs, les cabinets de vente proposent souvent des catalogues en ligne. Ils vous offrent accès au détail des objets qui peuvent être achetés au cours d’une vente donnée. Ces catalogues incluent des descriptions détaillées mais aussi des photos de chaque objet. Cette option se révèle très pratique si vous ne pouvez pas vous déplacer pour voir les biens exposés et/ou si vous résidez loin de la ville où la vente est prévue se tenir.
Si vous le souhaitez, vous pouvez demander l’avis d’un expert sur l’estimation des biens exposés physiquement ou proposés dans des catalogues. Vous pourrez ainsi définir le montant sur lequel vous pouvez vous positionner tout en vous assurant une acquisition avantageuse. Dans le cas où vous êtes vendeur, il est également envisageable de demander une contre-expertise et ainsi obtenir les avis de deux experts.
Déroulement de la vente
C’est le commissaire-priseur qui se charge d’animer une vente aux enchères. Chaque participant connaissant déjà les biens qui seront présentés, il est possible de ne manifester son intérêt que pour des objets précis. Vous conservez ainsi un meilleur contrôle sur votre budget et vous avez l’assurance d’accorder votre attention à des biens qui vous correspondent vraiment.
Chaque bien ou lot est annoncé en amont. L’animateur rappelle le prix de départ et les participants enchérissent progressivement. Vous pouvez manifester votre intérêt en levant la main ou en utilisant un panneau portant un numéro qui permet de vous identifier. Le pas d’une enchère est généralement défini par les commissaires-priseurs. Il s’agit du montant qui s’ajoute à l’enchère précédente et qui augmente les chances de devenir l’acquéreur de l’objet ou du lot concerné. Si vous souhaitez vous positionner rapidement, il est possible d’annoncer une enchère numéraire. Autrement dit, vous ne suivez pas le rythme des pas d’enchères mais vous annoncez le prix que vous proposez à haute voix. C’est ce que l’on appelle “jump” dans l’univers des ventes aux enchères.
Certains collectionneurs préfèrent laisser un ordre d’achat. Il s’agit d’une pratique courante lorsque l’intéressé ne peut pas assister personnellement à la vente. Il mentionne donc l’objet ou le lot qu’il intéresse et le montant maximum qu’il est prêt à miser dessus. C’est donc la maison de vente qui exécute les enchères et surenchères pour le compte du donneur d’ordre. En alternative, il est envisageable de participer à la vente à distance, via internet par exemple.
L’adjudicataire est la dernière personne ayant enchéri, que ce soit sur une sculpture en bronze, un lot de peinture chinoise, un meuble ou tout autre bien vendu aux enchères. L’animateur notifie la fin de la vente pour un lot via un coup de marteau accompagné de la mention “adjugé”. La vente se poursuit alors avec l’ouverture des enchères sur d’autres objets. La vente prend fin lorsque tous les objets ont été proposés. Si certains biens n’ont pu être vendus au prix de réserve, ils sont retirés de la vente. En première option, ces objets sont restitués à leurs vendeurs. En seconde option, ils seront remis en vente ultérieurement.
Après la vente
Tout adjudicataire est tenu de s’acquitter du montant qu’il a proposé pour l’achat d’un bien donné. Il doit donc se manifester auprès des organisateurs de la vente pour fournir son identité et ses coordonnées. Mais attention, il y a des frais annexes à prévoir en plus du prix d’achat.
La commission de la maison de vente est généralement stipulée dans les conditions de vente. Elle équivaut généralement à 25% du prix annoncé à l’adjudication. Il y a également les frais préalables qui correspondent aux dépenses liées à la publicité, les expertises et autres démarches ayant permis la concrétisation de la vente du bien acquis. Ajoutez-y les sommes dues à l’administration fiscale qui englobent les taxes régionales, la TVA, le droit d’enregistrement…. Les impôts sont déterminés en fonction du montant d’achat aux enchères mais aussi par rapport à la nature des biens acquis. La facture finale mentionne aussi les frais liés à la publication du jugement d’adjudication. Si l’objet n’est pas immédiatement retiré, des frais de garde seront appliqués.
Il faut toutefois savoir qu’il n’y a aucune obligation de s’acquitter du montant total le jour-même de la vente. L’adjudicataire bénéficie en effet d’un droit de rétractation de 10 jours. Passé ce délai, il doit verser le montant convenu selon les modalités déterminées par la maison de vente.
Bon à savoir : il est généralement possible de négocier les frais annexes avec les organisateurs de la vente. Il faudra toutefois respecter vos engagements.
La folle enchère ou réitération des enchères est une situation assez fréquente. Elle survient lorsque l’adjudicataire n’est pas en mesure de payer le prix qu’il a lui-même proposé, assorti des frais supplémentaires imputables à la vente aux enchères. Dans ce cas, le bien peut être remis à la vente mais l’adjudicataire défectueux devra probablement payer la différence de prix pour compenser les pertes occasionnées par sa folle enchère.
La vente aux enchères permet d’acquérir des objets authentiques. N’hésitez pas à demander les rapports d’expertise originaux correspondant aux lots que vous avez acheté. Informez-vous également sur les garanties proposées. A titre d’exemple, les réclamations et demandes de remboursement peuvent être rejetées si vous n’avez pas sollicité un rapport d’état de l’objet avant de placer vos enchères. En prenant vos dispositions à l’avance, vous renvoyez l’image d’un participant avisé et vous vous assurez un achat mûrement réfléchi.
Si vous décidez par la suite de revendre un objet acheté aux enchères, demandez une nouvelle expertise en passant par un cabinet spécialisé. L’estimation peut en effet différer entre le moment de votre achat et celui de la revente.
Le déroulement d’une vente aux enchères reste simple et tout le monde peut librement participer. Cependant, il convient de bien se préparer, en s’informant notamment sur les frais à prévoir en plus du prix des objets à vendre. N’oubliez pas de consulter les catalogues de vente et/ou de vous rendre sur les lieux d’exposition afin de mieux évaluer les atouts des lots proposés. Ces précautions permettent de se préparer efficacement et d’éviter de s’engager pour des sommes dont vous n’êtes pas certain de pouvoir vous acquitter. N’hésitez pas à vous informer sur les sites des maisons de vente qui offrent généralement des informations détaillées, gages d’une participation sereine.